07 juin 2020

Courrier SFA-CGT / SYNPTAC-CGT Hauts de France - 06/06/2020


A Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre. 
Nous demandons de la cohérence et des actes ! 

Depuis les premières restrictions d’activité des salles de spectacle, le 9 mars, les annonces présidentielles et gouvernementales concernant les activités artistiques et culturelles s'enchaînent de manière erratique.

Comment peut-on affirmer le 16 avril que de « petits festivals »pourraient se tenir à partir du 11 mai, comme si ces milliers d'événements étaient en mesure de s'adapter d'un jour à l'autre à de nouvelles conditions d'accueil, alors qu'aujourd'hui la quasi-totalité des festivals d'été est annulée et que les festivals d'automne n'ont à ce jour aucune visibilité quant aux conditions de leur tenue ?

Comment peut-on annoncer le 15 mai que la Fête de la musique aura bien lieu, que les parcs à thèmes et les lieux de cultes rouvrent, alors que l’ensemble de nos établissements sont fermés au public, qu’aucun atelier de pratiques artistiques de proximité n'est autorisé, qu’aucune équipe artistique n'a pu réellement reprendre son activité, et que la plupart des salles de spectacle ou de concert n'envisagent aucune reprise possible de la diffusion avant janvier 2021 ?

Comment peut-on interdire les événements de plus de 5 000 personnes jusqu'au 1er septembre, les regroupements de plus de 10 personnes jusqu'au 2 juin, sans limitations intermédiaires à venir, et rouvrir le Puy du Fou ?

Comment peut-on faire de telles annonces alors qu'elles sont en totale contradiction avec les protocoles sanitaires promus par le ministère de la Culture pour l'ensemble des pratiques artistiques et culturelles, pour la tenue des festivals et la réouverture des lieux au public ?

Comment peut-on être autant déconnecté de nos réalités professionnelles, de nos calendriers, de nos outils de travail ?

Comment peut-on annoncer le 6 mai des mesures pour la culture (prolongation des droits pour les intermittents du spectacle, commandes publiques massives pour les créateurs, fonds festivals...) et n'en n'avoir, un mois après, aucune traduction concrète ?

Comment peut-on annoncer pour le secteur culturel 50 millions d'euros par-ci, 5 millions par-là, alors que le tourisme, fortement dépendant de nos activités, se voit proposer une enveloppe de 18 milliards ?

Comment peut-on nous traiter comme des amuseurs publics, des histrions égocentriques vivant par et pour leur passion, alors que nos activités ont un poids économique direct de 47,5 milliards d'euros, soit 2,2 % de l'économie française et concernent 2,4 % de sa population active ? 

Est-ce que l'économie du spectacle vivant, contrainte à un empilement de mesures sanitaires drastiques, peut oser la comparaison de sa survie à celle des transports publics ? 

Est-ce parce que le spectacle vivant prend racine dans l’irrationnel que s’applique à sa réouverture des règles qui finissent par sembler tout aussi irrationnelles ?

Est-ce parce que les transports publics sont pragmatiques et rationnels qu'ils échappent à ces mêmes règles, permettant de lever en un tour de main les mesures de distanciation pour ce secteur ?

Et si la santé des personnes est en jeu, la vie d'un usager des transports publics est-elle donc moins importante que celle d'un spectateur ?

Est-ce que ces hautes autorités ont véritablement mis en évidence la nécessité vitale d’imposer 4m2 autour de chaque spectateur effectuant le voyage irrationnel d'une représentation quand seulement 10 cm seront désormais nécessaires pour accomplir un voyage rationnel de la même durée ?

Est-ce que les annulations en cascades, les dégâts économiques et artistiques ne sont pas suffisamment catastrophiques pour encore y ajouter des normes en forme de gageure qui reviennent à tétaniser et asphyxier la relance de notre activité ?

Le 16 mars 2020, Emmanuel Macron assurait que « personne ne resterait sur le bord de la route » malgré la crise du COVID.

Le 6 mai, avec Franck Riester, il répondait, sous une forme hallucinante à la mobilisation massive des professionnel-le-s du spectacle, par des annonces à venir pour la culture, entre autres que les mesures « pour le régime d'assurance chômage seront discutées avec les organisations professionnelles et syndicales et l’Unedic ». Muriel Pénicaud l'avait déjà promis.

La CGT spectacle revendique, unitairement avec beaucoup d'autres organisations, une traduction concrète de ces annonces :
  • concertation sur l'adaptation du régime des intermittents ;
  • concertation sur les conditions sanitaires de la reprise ;
  • plan de reprise du secteur qui nécessite un accompagnement économique ;
  • plan de relance à long terme ;
  • mise à contribution des GAFA, grands profiteurs de la crise ;
  • soutien au service public, attaqué de toute part, dans la culture, l'audiovisuel comme dans la santé, l'éducation, l’éducation populaire, la justice…

Nous n'avons toujours pas vu de mesures concrètes d'un plan de relance pour la culture.

Ce vendredi 5 juin à la réunion convoquée par le ministère de la culture « intermittents du spectacle ». nous avons pu constater que nos mobilisations ont commencé à porter leurs fruits avec la prolongation des droits, mais les « arbitrages » ne sont pas à la hauteur de nos revendications, et laisseraient beaucoup de monde « sur le bord de la route » :
  • Le flou persiste sur la façon dont s’appliquera la prolongation des droits jusqu'au 31 août 2021 et sur le mode de calcul des allocations pôle emploi;
  • Rien n'est prévu pour les entrant(e)s,empêché(e)s de rouvrir ou ouvrir leurs premiers droits par la période d'interdiction de travailler : un sacrifice inacceptable des jeunes !
  • Rien de prévu pour les femmes revenant de congé maternité ou les personnes sortant de congé maladie longue durée : un scandale pour l'égalité des droits et des économies faites sur le dos des plus fragiles !
  • Rien de prévu pour l'adaptation des franchises, traitées avec mépris par le ministère du Travail.
Les organisations représentatives doivent être respectées et entendues. Tous les professionnel.le.s du monde artistique et culturel ont besoin de se projeter dans l'avenir, d'avoir des éléments concrets concernant la relance de l'emploi et de la création, besoin de mesures adaptées aux particularités d'exercice de leurs métiers, qui ne laissent pas les plus fragiles sur le bord de la route.

Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre, souhaitez-vous vraiment que le monde des arts et de la culture sorte de cette crise ?

Alors, faites-le avec nous, pas contre nous ! Et vite !


Le 6 juin 2020. Lille

SFA CGT Hauts de France

SYNPTAC CGT Hauts de France
 

Action - CGT Spectacle + SFA Hauts de France - 06/06/2020

05 juin 2020

Appel de la CGT Spectacle à manifester

FNSAC CGT - POUR LA CULTURE : DES ACTES ! 

"Le 6 mai dernier, Emmanuel Macron annonçait des mesures pour la Culture.
Depuis, à plusieurs reprises, Franck Riester s'est exprimé à son tour. Mais, c'est suffisamment rare pour être noté, aucun écrit officiel n'est venu compléter les déclarations faites oralement par le Président de la République et son ministre.
Le plus grave est bien sûr qu'aucune des annonces ne s'est traduite non plus par des décisions, sauf un report de la « borne au 31 août 2021 » (acté dans un amendement au Sénat).
Aucune discussion n'a été ouverte, aucun décret ne nous a été présentés puis adopté, aucune décision budgétaire n'a été prise. Nous donnons des rendez-vous tous les jours pour des actions à midi depuis le 26 mai, c’est pourquoi :
LE 6 JUIN À MIDI, UN MOIS TOUT JUSTE APRÈS L'INTERVENTION PRÉSIDENTIELLE,
NOUS APPELONS À DES ACTIONS DE PLUS GRANDE AMPLEUR PARTOUT EN FRANCE." [...]


à Lille - RdV grande Place à 11h00 pour être prêts à 12h00 !

02 juin 2020

Action - 01/06/2020

Action des Interluttants 59/62 avec quelques camarades d'autres luttes, 
ce lundi 1er juin à la Direccte de Lille.