par Anne Conti
Je prends ici la parole au nom du SFA-CGT spectacle et de la Coordination
des InterLuttants 59-62.
Nous, artistes-interprètes, techniciens et
administratifs du secteur du spectacle vivant et de l’audiovisuel, syndiqué.e.s
ou non, voulons ré-affirmer ici notre soutien aux cheminots en grève, aux
salarié.e.s de la santé, de l’éducation, de l’animation, de la recherche, tous
les secteurs qui, essorés par le sous-effectif, se voient, se sentent au bord
de l’asphyxie et de plus en plus précarisé.e.s, dépouillé.e.s petit à petit de
leurs droits. Nous soutenons également les étudiants qui se mobilisent pour
défendre l’égalité des chances.
Nous sommes ici,
ensemble, debout pour défendre la notion même de service public.
Et un service public de qualité !
Et un service public de qualité !
Nous sommes nous-même
régulièrement en lutte, vous le savez, depuis tant d’années pour maintenir le
régime spécifique de l’intermittence du spectacle qui, loin d’être un régime de
plénitude et de privilèges, permet juste de répondre aux réalités de nos
métiers à savoir nos systématiques embauches à contrats à durée déterminée.
Pour nous aussi la situation se durcit et bientôt nous serons de nouveau
sur le feu des prochaines réformes de l’Unedic.
Ø Ce gouvernement montre, par l’Action Publique 2022 ou CAP 22, qu’il veut
démanteler le ministère de la Culture en prétendant le « moderniser ».
Ø Sur ordre de Macron, l’audiovisuel public est déjà soumis à des
restrictions budgétaires. Les professionnels du montage sont en grève (entre
autres, ils dénoncent les délocalisations dans le mixage, les logiques
comptables...).
Ø Tous les secteurs
dépendant de l’action publique sont en danger : y
compris le cinéma, l’action culturelle, l’éducation populaire ou de larges pans
de la création !
Toute la politique
publique qui garantit la diversité, y compris dans le privé, est revue à la
baisse.
Alors oui, nous, artistes, continuerons à nous battre pour nos métiers,
car même si nous connaissons la flexibilité, la précarité, les possibles trous
de carrière, la complexité administrative, les menaces d’extinction, les
retraites ridicules, le jamais malade, le zéro-sécurité d’emploi : nous
faisons un métier passionnant, de haute qualité de rentabilité humaine, qui
tisse du lien, provoque du rêve, de la créativité, de l’invention, du plaisir
et du sens.
Nous nous
rejoignons dans la rue, nous luttons ensemble pour défendre nos métiers et nos
droits, vos métiers et vos droits.
Non Monsieur
Macron, nous ne sommes ni fainéants, ni violents !
Les violences, c’est vous qui les créez, elles sont sociales, elles sont
cravatées, elles sont enrubannées, elles sont légiférées.
Les blocages de FAC, les ZAD, les trains ou spectacles annulés sont des
lancements d’alertes vitaux.
Les
salariés du privé ne sont pas non plus en bonne santé. Pour beaucoup, au bord
d’un gouffre d’inhumanité. En spirale de vitesse, à coup d’objectifs inatteignables,
cloisonnés et isolés.
Oui, il est temps
de nous regrouper !
Les
français commencent à voir clair dans votre jeu. Le jeu d’un monde tout entier
voué à la finance et la concurrence. Vous, et avant vous d’autres, essayez
depuis tant d’années de nous liguer les uns contre les autres. De nous opposer.
Nous avons
tous besoins des uns des autres, chacun dans la qualité de son métier.
Regroupons-nous
pour rester debout et dignes !