02 juillet 2014

Compte-rendu - AG du 1er juillet - Bourse du travail

Une centaine de participants / 2 Représentants de la CGT (qui nous accueille ; 2 représentants du CSP59 Sans papier ; 1 représentant FSU (au début)

URGENCES CALENDRIER
  • Jusqu'au 11 juillet permanence tractage devant le TDN (doodle)
  • Main Square - constitution des équipes info et prise de parole à construire
  • Atelier banderoles/affiches... mercredi 2 juillet 14h TDN
  • 4 juillet : mouvement national de grève... mise en place des "silencieux" (lieux à définir, groupes de 10 à 20 personnes en relais sur la journée)
  • 6 juillet Condition Publique : Bienvenue au Pile Condition Publique en l'attente de la décision des équipes artistiques - interventions possibles, également prise de parole sur Radio Boomerang
  • 7 juillet 14h Condition Publique: Collectif des acteurs solidaires réflexion débat autour des précaires et les droits culturels
  • 9 juillet : prochaine AG président Antonin, 18h devant le TDN
AG - Accueil par Hamid et Christophe (CGT Spectacle)
Prêts à aider sur le plan logistique et à collaborer à nos actions. L’interrogation porte aussi sur comment populariser le mouvement des intermittents, tout est fait pour qu’on soit présenté comme des marginaux, qui « piquent le fric des chômeurs honnêtes ». Comment on fait dans le monde du travail pour faire entendre que nous sommes sur un vrai combat social.
Pour les archéologues par exemple, la Ministre n’a qu’un poids politique faible, ils sont en lutte depuis un long temps, tout est fait pour précariser la profession (y compris en embauchant des archéologues espagnols pour les payer au SMIC) ; 40% de précaires dans le secteur du Patrimoine. Comment se coordonner pour faire plus peur que l’adversaire ? « La pire des grèves est celle qui n’a pas lieu » ; car la grève et les actions ont des résultats : on obtient des titularisations dans les secteurs ; on peut lutter contre la précarité.
Les archéologues suivaient Aurélie Filipetti à chaque sortie ; les intermittents ont fait qu’elle ne « met plus le nez dehors » !

1 – Point sur le travail et les actions depuis la dernière coordination nationale de Montpellier
  • Occupation de la DIRECCTE (évacuation par la police)
  • Journée nationale d’actions et de grève du 16 juin ; 
    • débrayages dans l’audiovisuel (France 3 / équipe Magellan) ;
    • interventions d’un groupe d’InterLuttants sur différents tournages en région.
    • Journée suivie d’une AG à la Verrière.
  • Participation au rassemblement des cheminots (CGT et Sud Rail) devant la gare Lille Flandres ; 
    • AG du Prato ; 
    • début de l’occupation de la DRAC ; 
    • manif devant le siège du PS avec les cheminots
  • Occupation de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille)
  • DRAC occupée
    • AG dans le lieu ; 
    • intervention à l’ONL devant les jeunes entrepreneurs ;
    • participation manif hebdomadaire des Sans Papier centre de Lille ;prise de parole à l’Opéra de Lille
  • Vendredi 19 – évacuation de la police de la DRAC ; 
    • occupation du toit de la DRAC d’une dizaine d’intermittents toute la journée.
  • AG Verrière bilan de l’occupation et suite
  • Participation à la Fête de la Musique : 
    • soirée de soutien accueillie à l’Insoumise ; 
    • Chant des Partisans à Hénin-Beaumont
  • Interventions au concert de Jacques Higelin / Arras
  • Occupation du Théâtre du Nord, 
    • levée par l’accord de la direction de laisser des locaux (salle de répétition) à disposition de la coordination pour une permanence : début des opérations de tractage devant le TDN. 
  • Participations en lien avec les cheminots et les Sans papier.
  • Jeudi 26 : participation au rassemblement, pique nique et manif vers la Mairie de Lille organisée par la CGT. Siège du PS ; évacuation fumigène.
  • Blocage de 2 heures d’AMAZONE (multinationale industrie culturelle) – conditions de travail et ultra-concurrence…  tractage et rencontre avec des salariés.
  • Blocage d’une vingtaine de minutes de la Porte d’Arras, et une vingtaine de minutes Bd de la République
  • Prises de contact avec l’équipe technique du Main Square Festival (Live Nation) et rencontre d’une délégation de 8 InterLuttants avec la direction technique : table de tractage et intervention sur la grande scène.
2 – Grèves, interventions, actions... point sur les participations et discussion

  • Festival Viva Cité / Théâtre de rue / Sotteville-les-Rouen
Collectif les Baltringues présent. Avant le début, AG finit par voter la grève. Mais au bilan le soir de l'ouverture : 90% du In a joué et 40% du off. Malgré les débats, c'est le off qui "va au turbin". Le lendemain, la grève n'a pas été votée. Ambiance très "chaude"; un comédien du In se dit "en grève" mais joue ; la députée - maire de Sotteville est intervenue en AG pour demander qu'on accepte de "prendre la main tendue".; que le régime d'intermittent du spectacle "c'est bien". On a fini par être l'équipe qui sur 10 dans la soirée a maintenu la grève, dépitée... dans les larmes. On avait envie de maintenir notre "droit individuel" de faire grève. On a invité le public, les salariés du festival, et il s'est passé quelque chose. Certains ne savaient pas que cela concernait aussi les intérimaires; les conditions aussi de travail de certains CDD qui embauchés pour 10 jours, se voient renvoyés au bout de 2. Un comédien espagnol est venu témoigner que chez eux, ils n'étaient pas unis quand il était encore temps de se battre, mais que maintenant qu'il n'y a plus rien, ils ne se battent plus contre personne.
Pour finir, le non à la grève a recueilli 51% de voix contre 48 pour ; la décision a été prise de marquer la contestation par une alarme : tout le monde se fige (public et équipes) ... Difficulté des ces situations où on a l'impression d'un échec de la "grève" et de la "non-grève". Bilan de Sotteville : triste.
Prises de parole 
- la Fédé des Arts de la Rue s'est très vite prononcée contre la grève; se réjouissant de l'efficacité des "actions" de ce genre. Jusqu'à proposer qu'une photo équipes public avec banderole soit une action.
- manque cruel de coordination des actions; et manque de présence des coordinations dans les actions
- le problème essentiel est que dans ces festivals de rue les off sont composés d'équipes qui y vont sans être payés; espérant qu'un programmateur vienne pour acheter le spectacle. Question essentielle dans tous les festivals.
  • BAM - Festival Bienvenue à Moulins
- La lune qui gronde : difficulté dans ce type de manifestation, c'est le discours : les gens concernés sont aussi des précaires ; il faut les "divertir". L'équipe a décidé de ne pas jouer son spectacle, ils ont fait 1 "crêpes-débat" avec une petite baraque à crêpes, organisation d'échanges comédiens-spectateurs. Aller rencontrer et parler, un monsieur a fait tout l'historique des conquis sociaux...
- Collectif Plateforme : distribution de tracts, et à un moment tous les comédiens enlèvent leur costume.
- Les Batteurs de pavé : équipe suisse est intervenue en affirmant qu'il fallait absolument préserver la particularité culturelle française.
  • Cas du festival : Le Mans fait son cirque.
Le maire du Mans a annulé le festival avant qu'il ait lieu, au motif de la contestation sociale en cours. La mairie a contacté en amont les équipes pour savoir si elles allaient faire grève... où comment on casse la grève. La question du recours légal pour les équipes se pose, même si la municipalité a proposé a priori le report à l'automne. Il s'est passé juste un carnaval dans la ville, et deux grosses compagnies de théâtre de rue, qui ont simplement lu un texte d'une minute.
  • Main Square :   
Rendez-vous d'une heure et demie d'une délégation de 8 InterLuttants avec la direction technique du festival. Cette dernière propose : une prise de parole sur les trois jours par une personne (« sinon les gens vont être saoulés; pas francophones ne comprendront rien »...) et une table d'infos à l'entrée de la grande scène pendant les 4 jours. Ils demandent pour les badges d'accès au site la liste des 3 ou 4 personnes présentes pour la table. L'AG vote la participation telle que proposée...
  • Evocation de la prise de position des équipes du festival In d'Avignon 
qui signent un texte assez intéressant mais encore une fois, semble soutenir à l'avance qu'il ne faut pas "casser" le festival, n'évoque qu'à peine les journées de grève annoncées... signé du 26 juin. Ce qui explique un peu que les salariés du In votent à 80% pour jouer... encore une fois, stratégie un peu déplorable de la "crème" du festival bien peu solidaire des combats sur le terrain. 

3 - Prises de position et communiqués de la Coordination 59/62

Point sur la situation au 1er juillet ; jour de la mise en application de la nouvelle convention UNEDIC du 22 mars.

La commission décryptage des accords a publié en quatre pages sa lecture de tous les points de l'accord, concernant tous les secteurs.
La Coordination 59/62 s'affirme clairement en faveur d'un mouvement ouvert sur les autres secteurs d'activité, et les autres catégories de salariés et de chômeurs; avec ou sans papier. Elle se positionne aussi sur l'analyse que la volonté actuelle n'est pas une réforme de l'UNEDIC mais une volonté de casse des droits sociaux.
Prises de parole :
- aujourd'hui pourquoi se bat-on, dans quelle mesure on peut revenir sur cette convention, une annulation de cette convention ?
Les recours : à ce jour trois recours étaient déposés devant le Conseil national de l'emploi (CGT Spectacle; Matermittentes; et SYNAVI). Les recours sont devenus référés devant le conseil d’État (procédure juridique). Sachant que chaque individu peut faire des recours.
- référé de la CGT : traitant sur la déloyauté de la négociation dans la nuit du 21 au 22 mars, (soutenue en cela par la CGC/ cadres) - la loyauté de la négociation est prévue dans le Code du Travail; et ils ont aussi fait l'erreur de ne pas envoyer la notification d'accord signée (procédure légale) à la CGT, partenaire social de l'UNEDIC.
- les Matermittentes : inégalité de traitement dans le cadre des prestations sociales
- le SYNAVI : inégalité de traitement des cotisations sociales (patronales et salariales) plus élevée que celle des autres secteurs employant des contrats courts et soumis à l'obligation de sur-cotisation. (ANI) On se demande néanmoins ce qu'on peut attendre de la justice maintenant.
- La question essentielle aussi de cet accord c'est qu'il contribue à la casse des droits sociaux : aujourd’hui la réforme des conseils des Prud'hommes en supprimant des juridictions (regroupements dans certaines villes) enlève de la proximité aux salariés en conflit avec des employeurs.  La convention en cours dissuadera encore plus les salariés licenciés de faire appel à la justice du travail : les délibérés prennent entre 18 et 24 mois, et les nouvelles règles feront que le salarié devra rembourser l'indemnisation chômage perçue entre temps.
- Réforme des temps partiels : accords ANI amplifient les temps partiels subis.
- la notion de pénibilité du travail pour les retraites, etc. portée aux calendes grecques, voire largement amputée (port de charges lourdes n'est plus considéré comme "pénible")

4 - Et maintenant ?
  • Jusqu'au 11 juillet : permanence Théâtre du Nord
    • L'horizontalité de la prise de décision, ou les décisions en commissions (petits groupes) impose que l'on ne se dédouane pas ce que l'on peut faire individuellement.
  • Table et tractage devant le TDC : doodle est parvenu à tous, remplissez-le afin d'être environ deux - trois sur tous les créneaux. Par tranche de 2 heures.
  • Atelier prise de paroles - maîtrise de l'argumentaire. (Bruno et David sont prêts à poursuivre le travail / TDN)

Prises de parole :
- mise en question des actions : certains désapprouvent les actions qui vont contre leur but (blocages de spectacles, de routes...), on parle même d'actions "nocives".  La question de la confiance en ceux qui organisent se pose ; être attentif aux conséquences des actions (sur le collage d'affiches agences Interim et banques du 26 ; la CGT a reçu les factures de nettoyage, ils ont renvoyé avec adresse du MEDEF, mais il faut savoir que ça a des conséquences)
- Les commissions font pourtant des briefings réguliers après les actions, en NPDC nous ne sommes jamais allés contre le vote des AG des salariés. Une équipe qui vote pour jouer n'a jamais été "bloquée".
Bien sûr se pose  la question des conditions du vote ; de la pression éventuelle sur les équipes ou des équipes sur leurs salariés.
Concrètement par rapport à la situation du Théâtre de la Ville, situation très tendue, nous n'avons jamais "arrêté" un spectacle dont les équipes en AG ont voté pour jouer.
- Les actions servent à maintenir la pression, et il faudra le faire jusque décembre. Il faut autant que possible rester solidaires des actions décidées, mais ne pas perdre le sens de ces actions.
- Notre rôle est aussi de vérifier si l'exercice du droit de grève est respecté ; mais pas de "bloquer"
- Il ne faut pas non plus rentrer dans le discours de "victimisation" de la veuve et de l'orphelin, "otage" de mouvements sociaux. une grève, un blocage "ça gêne"; il faut être en capacité d'expliquer, de recevoir la mauvaise humeur pour tenter sans agressivité de montrer que ce que nous défendons, c'est aussi pour les gens en bagnole, ou au spectacle...
- Pour qu'une commission soit efficace, il faut proposer des actions, participer et soutenir les initiatives. Faire les choses avec intelligence et empathie.
- Question sur l'efficacité d'AG de plus de 2 heures. C'est difficile de "cadrer" exactement le temps des AG, sans mettre sous pression ceux qui acceptent de la prendre en charge. On rappelle aussi qu'il y a des commissions qui après chaque AG sont chargées d'organiser les mises en œuvre des décisions : sur les actions, la comm, la réflexion... chacun peut rejoindre une commission et proposer de l'aide ou des idées. Il suffit de demander qui est le référent de telle ou telle commission ;
- On évoque le CSP 59/62 qui depuis 18 ans est en lutte permanente pour les sans papier.
- Sont évoqués aussi : la fermeture d'Intermarché Lille sud (salariées en AG jeudi) ; festival Alternatiba en octobre contre la résignation - mise en place d'alternatives concrètes en vue du sommet européen sur la climat; à Avion à la rentrée la mise en place d'assises de la Culture en région par les acteurs de terrain...

  • Dernier point important :
L'AG vote la signature de la Coordination des InterLuttants 59/62 à la pétition contre la répression syndicale à Toyota (Onnaing).
Toutes les pétitions papier peuvent être transmises à Catherine (à la Verrière) pour envoi à la fédération du spectacle CGT qui les recueillera.